Un jour, dans un café bondé, entra un coq très fier.
Il marchait le torse bombé, levant haut les pattes, comme si tout l’endroit lui appartenait.
Dès l’entrée, il remarqua un petit canard jaune assis à une table, tranquille, en train de siroter son café.
Le coq fronça le bec et, d’une voix forte, lança :
— Garçon ! J’offre le petit-déjeuner à tous les animaux présents ici… sauf à ce ridicule petit canard !
Le serveur, un peu surpris, accepta l’argent et servit du pain, des fruits et du café à toutes les tables. Sauf à celle du canard.
Mais le canard ne se fâcha pas.
Au contraire, il leva sa tasse, sourit et dit d’une voix claire :
— Merci beaucoup !
Le coq n’en revenait pas. « Merci ? Pourquoi ? »
Agacé, il sortit encore de l’argent :
— Garçon ! Je paie maintenant le dessert pour tout le monde… sauf pour ce canard-là !
Des gâteaux, des biscuits et des sucreries arrivèrent à toutes les tables.
Et le canard, de nouveau, sourit et lança :
— Merci !
Le coq, complètement déboussolé, alla trouver le serveur et lui demanda :
— Mais qu’est-ce qu’il a ce canard ? Il ne comprend pas que je ne lui donne rien ? Pourquoi il continue de remercier ?
Et le serveur, avec un sourire, répondit :
— Parce que ce petit canard… c’est le propriétaire de ce café.
Morale :
Quand tu veux humilier quelqu’un juste pour briller toi-même… tu risques surtout de te ridiculiser tout seul.
Ne t’inquiète pas pour ceux qui t’attaquent : souvent, celui qui crie le plus est celui qui a le moins.
Être différent n’est pas un défaut.
Le calme désarme. La paix intérieure vaut plus que mille réactions impulsives.
Et souviens-toi : si tu fais quelque chose avec arrogance… il y a de fortes chances que ça tourne mal.
Source : Publication « Le monde littéraire » (Susana Rangel) – 11.07.25
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